Une orthophoniste au SUMPPS, pourquoi ?

Mme Charline GROSSARD, Orthophoniste, effectue une vacation par semaine au SUMPPS où elle réalise des bilans et des consultations pour les étudiants de Sorbonne Universités présentant un trouble orthophonique susceptible de générer un handicap dans la poursuite de ses études ou lors du passage de ses examens (ou concours).

L’étudiant(e) est adressé(e) au SUMPPS par le relais handicap de son université où il rencontre un médecin qui délivre un avis médical nécessaire à l’établissement de son plan d’aménagement des études (voir rubrique handicap).
Les étudiant(e)s souffrant d’un trouble de dyslexie, dyscalculie, dysorthographie, dyspraxie, dysphasie, dysgraphie sont tenus d’apporter au médecin du SUMPPS un bilan orthophonique datant de moins de trois ans et comportant une analyse des résultats et des tests qui évaluent l’âge de lecture, le niveau orthographique et la compréhension en lecture.

Le bilan orthophonique (gratuit) peut être réalisé au SUMPPS sur rendez-vous.

L’étudiant est tout à fait libre de consulter l’orthophoniste de son choix à condition de rapporter un bilan comportant les épreuves suivantes (cf doc) : Epreuves de conscience phonologique*, Vocabulaire actif / passif*, Dénomination rapide, Fluence verbale, Epreuve et stratégies en lecture et orthographe (mots, non-mots, phrases, texte) + TEMPS, Compréhension orale et écrite *, Restitution écrite spontanée*, Mémoire, Span*, Graphisme et activités perceptivo-motrices + TEMPS selon contexte (dyspraxie/dysgraphie).

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Historique

Le concept d’orthophonie, du grec ”droit” et “voix”, apparaît en France 1828 après les travaux du Dr Marc Colombat qui fonda l’Institut Orthophonique de Paris pour le “redressement de la parole, et, en particulier, du bégaiement. L’enseignement de l’orthophonie et la délivrance des premiers diplômes remontent à 1955 sous l’impulsion de Suzanne Borel-Maisonny.

Le Serment, un court-métrage sur le bégaiement.

Un court métrage écrit et réalisé par Virginia BACH. Produit par Atlan Films en 2004.
2004 : Prix Spécial du jury, Prix de la meilleure interprétation masculine
au Festival de Valloire.
2005: 1er prix de la Fiction au Festival Handica.
2005:Prix Spécial du jury, Prix de la meilleure interprétation masculine
au Festival les Herault du Cinéma.
Diffusé sur la Télévision Suisse Romande.
Selectionné au French Film Fest de Richmond et au Colcoa Los Angeles Festival en 2006.
En compétition officielle des Festivals de Court-métrage de Bruxelles, Atibaia, Genève.

Qu’est-ce que l’orthophonie ?

C’est la correction des troubles affectant la voix, l’articulation, le langage oral et écrit par des techniques de rééducation. A titre d’exemple, on citera :

  • les troubles du langage : retard d’acquisition du langage oral ; perturbation d’acquisition liée à un déficit sensoriel (surdité, hypoacousie) ou neurologique (infirmité motrice cérébrale) ; bégaiement ; difficulté dans l’acquisition du langage écrit (dyslexie, dysorthographie) ; troubles du langage secondaires à des atteintes neurologiques (aphasie)
  • les troubles de la voix : fatigue vocale professionnelle ; rééducation après intervention sur le larynx
  • les troubles d’articulation (stigmatisme, interdental, chuintement) ou dus à des malformations congénitales (type bec-de-lièvre)
Qu’est-ce qu’un orthophoniste ?

C’est un auxiliaire médical qui agit sur prescription médicale ; il met en œuvre ses techniques de rééducation pour aider un sujet handicapé à se corriger partiellement ou totalement ; apprécie les possibilités d’acquisition et d’évolution ; participe à l’établissement du diagnostic. L’orthophoniste est un rééducateur spécialisé mais dans un domaine complexe qui nécessite une formation en des disciplines scientifiques diverses : acoustique, anatomie et physiologie, linguistique et phonétique, neurologie, psychiatrie, pédagogie, psychologie, etc.

L’exercice de l’orthophonie peut, en outre, apporter des matériaux précieux à la recherche de ces disciplines : l’orthophoniste s’inscrit dans ce double courant qui caractérise sa fonction première :un métier au service des personnes handicapées.

Les orthophonistes de ville font partie intégrante du « plan d’action pour les enfants atteints d’un trouble spécifique du langage oral ou écrit« , mis en œuvre en 2002 par l’Éducation Nationale (B.O. du Ministère de l’Éducation Nationale n°6 du 7-2-2002), dans les suites du rapport Ringard de l’année 2000 sur la prise en charge de l’enfant dysphasique et dyslexique.

Dans toutes les pathologies, quel que soit l’âge, en cabinet ou à domicile, qu’il s’agisse de prévenir, de restaurer ou de stimuler, l’orthophoniste planifie et réalise des interventions thérapeutiques et éducatives auprès du patient.

Troubles spécifique des apprentissages ?

Les étapes du diagnostic d’un trouble spécifique des apprentissages scolaires. On distingue le repérage (par l’enseignant), le dépistage (fait par le médecin scolaire) et le diagnostic (requérant un avis médical et le diagnostic orthophonique posé à l’issue du bilan). Les enseignants sont souvent les premiers à alerter sur des difficultés scolaires et suggèrent un bilan orthophonique à la recherche éventuelle de troubles spécifiques des apprentissages

L’évaluation

Le bilan orthophonique est réalisé sur prescription médicale. Il existe deux modalités de prescription pour un bilan initial :

– La première, il s’agit en général d’une demande de « bilan orthophonique avec rééducation si nécessaire ». Après son bilan, l’orthophoniste adresse les conclusions au prescripteur en précisant ses objectifs, le nombre et la nature de séances (30 à 50 séances pour la première série renouvelable selon les troubles).

– Une prescription d’un « bilan d’investigation » peut être seulement émise. De la même manière, l’orthophoniste réalise son bilan, adresse le compte rendu et ses propositions, et le prescripteur peut alors choisir de prescrire des séances.

“L’examen du langage” est certes, un examen de pratique courante et doit permettre de poser diagnostic précis de la difficulté de langage que ce soit lors d’évaluation initiale chez l’enfant encore appelée « dépistage » ou après lésion cérébrale chez l’adulte.

L’évaluation est :

• Indispensable avant d’entreprendre toute rééducation à partir de tests généraux (batteries) et de tests spécifiques.

• D’identifier clairement la nature du déficit responsable des difficultés rencontrées du patient.

• Un acte de diagnostic, de prévention et d’information.

L’évaluation permet :

• Une évaluation globale du type et sévérité du trouble

• Une analyse et une quantification d’un déficit spécifique

• La détermination du déficit fonctionnel des déficiences

Commet évaluer le langage en pratique médicale ?

La commission d’experts chargée d’élaborer au niveau national des recommandations sur les outils à usage des professionnels de l’enfance a répertorié dans son rapport d’octobre 2005, (téléchargeable sur le site https://solidarites-sante.gouv.fr/.

Mme Peggy GATIGNOL
Docteur en neurosciences, directrice de l’École d’Orthophonie de la Pitié Salpêtrière (UPMC), ex-consultante au SUMPPS Sorbonne Universités